Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
dentelles d'encre / Ink Lace
10 juin 2006

Le rouet d'Omphale

Lors de la quinzaine de la tapisserie, Jacqueline avait attiré notre attention sur l'extrait d'un poème de Victor Hugo narrant la légende d'Omphale.

Odile nous propose celui-ci, extrait des Contemplations.

Le rouet d'Omphale

Il est dans l'atrium, le beau rouet d'ivoire.
La roue agile est blanche, et la quenouille est noire;
La quenouille est d'ébène incrusté de lapis.
Il est dans l'atrium sur un riche tapis.

Un ouvrier d'Egine a sculpté sur la plinthe
Europe, dont un dieu n'écoute pas la plainte.
Le taureau blanc l'emporte. Europe, sans espoir,
Crie, et, baissant les yeux, s'épouvante de voir
L'Océan monstrueux qui baise ses pieds roses.

Des aiguilles, du fil, des boites demi-closes,
Les laines de Milet, peintes de pourpre et d'or,
Emplissent un panier près du rouet qui dort.

Cependant, odieux, effroyables, énormes,
Dans le fond du palais, vingt fantômes difformes,
Vingt monstres tout sanglants, qu'on ne voit qu'à demi,
Errent en foule autour du rouet endormi:
Le lion néméen, l'hydre affreuse de Lerne,
Cacus, le noir brigand de la noire caverne,
Le triple Géryon, et les typhons des eaux
Qui le soir à grand bruit soufflent dans les roseaux;
De la massue au front tous ont l'empreinte horrible,
Et tous, sans approcher, rôdant d'un air terrible,
Sur le rouet, où pend un fil souple et lié,
fixent de loin dans l'ombre un oeil humilié.

Connaissez-vous le poème symphonique qu'Hugo inspira à Camille Saint-Saens, op.31?

Merci, Odile, pour cette contribution!

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Moi qui rêve de posséder un rouet... J'aime particulièrement ce texte ! Merci !
dentelles d'encre / Ink Lace
Publicité
Archives
Publicité