La veuve - érotisme, encore
"Ses bas de soie paraissaient vraiment la peau de sa jambe.
Indubitablement, elle avait, au cours de sa vie, dépensé une fortune en
bas ajourés et bas de soie.
Les bas ajourés de Christine étaient les
plus attirants. Certes, elle avait dû être fort séduisante avec les bas
de soie de son enfance et resplendir avec ses bas de jeune fille, mais
c'est avec ses bas de veuve qu'elle obtenait un effet plus criard et
plus passionnel.
Ces bas de veuve étaient comme des bas de toile d'araignée.
Ces
bas couleur de chauve-souris diurne, c'est-à-dire de la couleur qu'on
voit aux chauves-souris attardées, lorsque leurs ailes mucilagineuses
sont transparentes, ces bas étaient ce qui le persuadait lemieux de ce
bien-être qu'on respirait chez la veuve.
Il n'était menacé d'aucun
spectacle de pauvreté, ni d'aucune de ces requêtes à préambule
difficile. Les bas ajourés l'obsédaient d'une si vive réverbération, du
vivant éclat du reflet de la chair sous la maille subtile, qu'il
croyait parfois voir la veuve marcher les jamabes nues."
Ramon Gomez de la Serna, La veuve blanche et noire, 1996.
presque du fétichisme, ici...
Merci Anne pour cette contribution!