Le Chat botté
Un extrait du 'Chat botté', de Charles
Perrault, où l'absence de vêtements - ce qui nous évoque
immanquablement le conte d'hier, 'Les habits neufs de l'empereur' -
sert l'ascension sociale du plus jeune, et donc plus démuni, fils d'un
meunier:
"[...]
Un jour qu'il sut que le roi devait aller à la promenade sur le bord de
la rivière avec sa fille, la plus belle princesse du monde, il dit à
son maître:
- Si vous voulez suivre mon conseil, votre fortune est faite; vous
n'avez qu'à vous baigner dans la rivière à l'endroit que je vous
montrerai, et ensuite me laisser faire.
Le Marquis de Carabas fit ce que son chat lui conseillait, sans savoir
à quoi cela serait bon. Pendant qu'il se baignait, le roi vint à
passer, et le chat se mità crier de toutes ses forces:
- Au secours, au secours, voilà Monsieur le Marquis de Carabas qui se noie!
À ce cri le roi mit la têteà la portière, et reconnaissant le chat qui
lui avait apportétant de fois du gibier, il ordonna à ses gardes qu'on
allât vite au secours de Monsieur le Marquis de Carabas.
Pendant qu'on retirait le pauvre marquis de la rivière, le chat
s'approcha du carrosse,et dit au roi que dans le temps que son maître
se baignait, il était venu des voleurs qui avaient emporté ses habits,
quoiqu'il eût crié au voleur de toutes ses forces; le drôle les avait
cachés sous une grosse pierre. Le roi ordonna aussitôt aux officiers de
sa garde-robe d'aller chercher un de ses plus beaux habits pour
monsieur le Marquis de Carabas. Le roi lui fit mille caresses, et comme
les beaux habits qu'on venait de lui donner relevaient sa bonne mine
(car il était beau, et bien fait de sa personne), la fille du roi le
trouva fort àson gré, et le Marquis de Carabas ne lui eut pas jeté deux
ou trois regards fort respectueux, et un peu tendres, qu'elle en devint
amoureuse à la folie. [...]"
Le conte dans son ensemble se trouve ici.
Merci, Anne, pour cette contribution!