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dentelles d'encre / Ink Lace
18 avril 2006

Le buffet de Rimbaud

Le buffet

C'est un large buffet sculpté; le chêne sombre,
Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens;
Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre
Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants;

Tout plein, c'est un fouillis de vieilles vieilleries,
De linges odorants et jaunes, de chiffons
De femmes ou d'enfants, de dentelles flétries,
De fichus de grand-mère où sont peints des griffons;

- C'est là qu'on trouverait les médaillons, les mèches
De cheveux blancs ou blonds, les portraits, les fleurs sèches
Dont le parfum se mêle à des parfums de fruits.

- Ô buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires,
Et tu voudrais conter tes contes, et tu bruis
Quand s'ouvrent lentement tes grandes portes noires.

- Arthur Rimbaud, octobre 1870 (Cahier de Douai)

Pour en savoir davantage sur Rimbaud et sur ses écrits, nous vous invitons à parcourir le site de Thomas.

Merci à Dominique pour cette contribution!

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Commentaires
R
- Raphaël Zacharie de IZARRA, sur le web vous êtes connu depuis quelques années pour vos célèbres impostures littéraires. Votre plus beau "succès" si je puis dire est la récente affaire du faux Rimbaud ("Le rêve de Bismarck"). Même le spécialiste Jean-Jacques Lefrère s’est laissé entraîné bien malgré lui dans cette farce sophistiquée qui à ce jour encore passe pour un document authentique auprès de ceux qui "savent" !<br /> <br /> Vous irritez et amusez le sérail de la blogosphère rimbaldienne mais laissez indifférent la plupart des (vrais) spécialistes qui vous prennent pour un hurluberlu, quand ils ne vous ignorent tout simplement pas. N’étant guère pris au sérieux par ces derniers, paradoxalement c’est ce qui fait votre force : vous avez su avec grande subtilité (et presque honteusement) tirer profit des suspicions nées autour de la "trouvaille" de Charleville-Mézières. Un trésor littéraire aux accents, paraît-t-il, faussement rimbaldiens selon ceux qui vous suivent, des non-spécialistes admettez-le. Mais pas tous il est vrai (de vrais amoureux de Rimbaud par ailleurs fins lettrés ont émis des critiques décisives sur la valeur littéraire du document), d’où le malaise que vous répandez depuis l’origine des événements.<br /> <br /> En mars 2008 vos assertions pour le moins troublantes ont fait trembler la rédaction du Figaro qui a dû consacrer un second numéro quelques jours après la révélation de la découverte pour faire taire les rumeurs de falsification.<br /> <br /> Hors des sphères officielles, mais également chez quelques courageux exégètes, on a beaucoup glosé sur le sujet. Plus d’un remet en cause son caractère prétendument littéraire... Nous en direz-vous plus que ces spécialistes, vous qui prétendez être l’auteur de cette complexe entourloupe ?<br /> <br /> RZDI - Il faudrait savoir ! Ce texte est-il littéraire oui ou non ? Tel érudit enivré par le supposé parfum du grand poète se dégageant du "Rêve de Bismarck" se pâme, intarissable d’éloges quant aux hauteurs de ce texte, tel autre professeur de lettres juge sans intérêt ce "songe prussien" digne d’une rédaction de collégien.... Face à mes divulgations, Le Figaro a publié un démenti : réaction suspecte susceptible de fonder des opinions contraires, non ? C’est plutôt maladroit de la part d’un quotidien dit sérieux.<br /> <br /> - On est en droit de penser qu’effectivement il y a là matière à polémiquer.<br /> <br /> RZDI - J’ai monté ce vaste canular pour plusieurs raisons. Toutes ne sont pas avouables, je ne dévoilerai que l’essentiel. D’abord pour me moquer des snobs admirateurs du fameux Arthur. Mais surtout, et là mon dessein est très louable, pédagogique, afin de dénoncer la vraie imposture littéraire consistant non dans la fabrication de faux documents mais dans la sotte et béate admiration de certains textes indigents avalisés par leurs illustres signatures.<br /> <br /> J’avais expliqué dans un article de justification à l’adresse de mes détracteurs -article d’une grande sincérité- comment je m’y étais pris pour mener à bien cette entreprise de falsification, prouvant que le temps avait été mon allié de choix, moi qui ne travaille pas.<br /> <br /> Inutile de vous rappeler les maintes étrangetés et douteux hasards entourant les circonstances de la découverte du "Rêve de Bismarck"... Cela devrait suffire pour ébranler tout esprit critique. Or je constate, non sans amusement, que la crédulité est la chose la mieux partagée parmi ceux qui justement sont censés être dotés d’une solide carapace intellectuelle... Ce qui en dit long sur les errances de la psychologie humaine. Ne serait-ce que pour cette seule raison, l’imposture n’est pas vaine, bien au contraire. En tous points, je la qualifie d’édifiante.<br /> <br /> - Pourtant les "preuves" que vous apportez sont minces. Rien de palpable jusqu’à maintenant.<br /> <br /> RZDI - Précisément, entretenir le doute me permet de consolider les bases de l’imposture. Je cultive avec patience et sagesse mon triomphe futur. Lorsque les pro-Rimbaud seront bien enracinés dans leurs certitudes et que j’estimerai la poire mûre, bonne à être sacrifiée sur l’autel de la vérité, je déclencherai un grand tremblement de terre sur la planète littérature. J’ai le temps avec moi, je le répète. Le temps et la détermination. Le rire, c’est mon arme redoutable dans cette bataille. Le rire salvateur, celui qui accouche des cinglantes et nécessaires petites vérités intellectuelles et non le rire stérile qui humilie l’adversaire.<br /> <br /> Je ne souhaite nullement léser mes ennemis lettrés dans leur amour-propre mais les élever à hauteur de la justesse de vue izarrienne.<br /> <br /> - On pourrait appeler cela de la prétention, n’est-ce pas ?<br /> <br /> RZDI - En effet. Mais il s’agit là de prétention izarrienne, précisons-le. La prétention chez moi n’est pas une mauvaise chose vous savez. Elle permet de remettre certaines pendules à l’heure. Si la prétention est le moteur de la vérité, je ne vois pas où est le problème.<br /> <br /> - Quelle sera votre prochaine imposture littéraire, monsieur IZARRA ?<br /> <br /> RZDI - Ecoutez, la plus belle imposture à vocation pédagogique consiste encore à laisser croire à ceux qui se pensent très malins le contraire de la vérité, à laisser tourner leur imagination quant à la réalité de mes desseins, par conséquent je vous laisse imaginer ce que vous voudrez bien imaginer selon votre capacité à concevoir des chimères ou des murs de granit, votre habileté à discerner le vrai de l’artifice.<br /> <br /> Et ça aussi voyez-vous, c’est finalement très pédagogique.<br /> <br /> - Une réponse en forme de non-réponse en somme. Du grand IZARRA ! Merci en tout cas d’avoir bien voulu répondre à mes questions. Après cette interview mémorable comment résister au plaisir -ou délicieux déplaisir- de lire vos prochaines "tartes et matraques" http://izarralune.blogspot.com sur votre blog ?<br /> <br /> Complément d’information sur l’auteur<br /> <br /> Rimbaud-Izarra, le scandale du vrai-faux texte ou l’histoire de fou d’un faussaire sarthois : http://fauxrimbaud.blogspot.com/
R
A propos de l'affaire de l'inédit de RIMBAUD, certains "spécialistes" pensent que je suis incapable de faire un faux sur le plan technique.<br /> <br /> Justement, si.<br /> <br /> Toute la question avec mes détracteurs était là, sur le plan strictement technique. J'avais déjà expliqué ma méthode et mon mode opératoire. Tactique, technique bien sûr mais surtout stratégie. Avec ma patience, mon réseau de complices, il n'a pas été insurmontable de monter ce fameux coup avec RIMBAUD. <br /> <br /> Je ne travaille pas, j'ai tout le temps pour élaborer des impostures de ce genre. <br /> <br /> J'ai beaucoup de pouvoir de persuasion, un vrai sens de la psychologie, des relations dans divers domaines comme dans l'infographie et la sérigraphie, ce qui m'a été d'une aide précieuse. J'ai également des contacts avec des étudiants en chimie de l'Université du Mans qui me conseillent et m'aident (les étudiants ayant le sens de la potacherie plus développé que leurs professeurs). <br /> <br /> Si vous saviez tout ce qu'on peut faire quant on a de l'audace...<br /> <br /> Ce que vous avez vu c'est le côté éclatant de l'affaire. Mais pour qu'une imposture de cette envergure sorte, il faut s'y prendre avec méthode et ambition. Plusieurs sont tombées à l'eau et cela nul ne le sait. Il n'y avait pas que RIMBAUD qui était sur la "liste d'attente". J'ai fait des faux pour plusieurs auteurs, sachant pertinemment que sur une quinzaine de fusées médiatiques une seule parviendrait à décoller, voire deux peut-être. Ce qui permet de réussir une telle imposture, c'est la multiplication des "rampes de lancements". Les autres impostures que j'ai entreprises n'ont pas été jusqu'à leur terme mais peu importe : le but n'était pas que les 15 coups réussissent, le but était de multiplier les "mises à feu" pour que l'une des 15 impostures au moins aboutisse.<br /> <br /> Au départ je ne savais pas laquelle des 15 impostures allaient aboutir, bien entendu. J'ignorais quel texte issu des huit auteurs célèbres choisis (j'ai lancé une quinzaine de textes izarriens signés de huit auteurs célèbres différents) allait être "exhumé de l'oubli"... Au départ je ne savais pas quel ou quels "inédits" allaient être "découverts" dans un des endroits fixes ou réseaux de circulations stratégiques où je les avais placés (bibliothèques, bouquinistes et même dans un endroit que je ne peux révéler ici). L'important était qu'au moins un de ces textes sorte de "l'oubli".<br /> <br /> En ce qui concerne le support, j'ajoute que chez n'importe quel bon bouquiniste même de province, pour peu que vous payiez le prix vous pouvez obtenir des feuilles vierges de différents formats et plus ou moins jaunies datant du XIX, voire du XVIIIème siècle (entre 100 et 200 euros la dizaine ou vingtaine de feuilles). Chez le bouquiniste au Mans, l'Athanor, je les ai eu pour un peu plus de cent euros.<br /> <br /> Les "spécialistes" du vieux document sont des ânes. Bernés avec une centaine d'euros !<br /> <br /> Bref, tout cela mes détracteurs ne le savent pas et c'est ce qui fait ma force : on croit impossible qu'une telle entreprise réussisse car on pense en terme de coup unique. Comme si j'avais lancé cette affaire de manière unique et ponctuelle, hasardeuse, presque irréfléchie...<br /> <br /> Or le nombre "d'inédits" mis dans des circuits privés et publics et la laborieuse, minutieuse mise oeuvre de ces affaires, parfois simultanément, parfois successivement (pour finalement n'en faire triompher qu'une seule -voire deux-), est supérieur à ce qu'on imagine. D'ailleurs on n'imagine rien de tout cela. On pense d'emblée, sans même se poser plus de question, que celui qu'on qualifie de "prétendu faussaire" -moi donc- aurait lancé sa petite pierre comme cela, de façon unique et aléatoire... Et donc cela semble improbable. <br /> <br /> Sauf que quand on a le temps, la motivation, l'audace, TOUT DEVIENT POSSIBLE. Ce qui paraît irréalisable est parfaitement réalisable et même dans les faits la réalisation de ce genre de chose est souvent plus facile qu'en théorie. <br /> <br /> Je le sais par expérience personnelle...<br /> <br /> Aucun spécialiste ne croit possible une telle entreprise. Certes, mais c'est parce que ces grands érudits pleins de certitudes techniques et littéraires pensent en termes non-izarriens.<br /> <br /> Seul JEAN TEULÉ est resté prudent et à mis en doute l'inédit de RIMBAUD.<br /> <br /> Raphaël Zacharie de IZARRA
R
"LE MONDE" PUBLIE UN ARTICLE SUR MOI ! <br /> <br /> Paris est venu au Mans. Ce qui équivaut, en terme professionnel, à un scoop. Du moins dans le cercle restreint des journalistes littéraires, appelés aussi dans notre jargon « mondains du livre ». Depuis là-haut, c'est un événement, une prouesse. Rappel d’une épopée locale qui avait fait deux ou trois vagues dans nos salons : quelques heures à peine après la révélation au grand public d’un inédit de Rimbaud (Le rêve de Bismarck) retrouvé chez un bouquiniste de Charleville-Mézières, un énergumène manceau revendiqua non sans fracas la paternité du document qui serait donc… Un faux ! Info ou intox ?<br /> <br /> A la rédaction les collègues ont bien ri. Il y avait de quoi, avec ma mission d’« envoyé spécial en province »… La décision résonnait désagréablement comme le coup de «sifflet de Jéricho» de l’officier de police plein d’avenir du Quai des Orfèvres rétrogradé du jour au lendemain à la circulation de la Place Clichy. Et j’ai effectivement été envoyé au Mans afin de tenter d’éclaircir ce mystère d’arrière pays. Merci le TGV. Bref, de retour avec mon papier, ils ne riaient plus du tout à la rédaction. Enquête.<br /> <br /> AUTEUR PROLIXE<br /> <br /> Raphaël Zacharie de Izarra est un farceur.<br /> <br /> Un auteur prolixe aussi. Avec plein d’imagination.<br /> <br /> Un simple hurluberlu en mal de notoriété comme l’affirmait, un peu énervé, le plus grand spécialiste de Rimbaud Jean-Jacques Lefrère dans les pages du « Figaro Littéraire » ? Pas si sûr… Dès qu’on approche le phénomène, les certitudes toutes faites s’éloignent. Il y a fort à parier qu’au contact de ce fou follet, plus d’un routard de la presse reverrait son jugement. Un poids-plume de l’auto édition (il se répand sur Internet) capable d’ébranler des maisons : Izarra a du souffle, il faut lui reconnaître ce précieux avantage.<br /> <br /> FRISSONS<br /> <br /> Personnage machiavélique diraient certains… Angelot d’une désarmante naïveté pour d’autres. Prince cynique ou entité ailée, peu importe : le plaisantin ne manque pas d’atouts. S’il est vrai que le diable a plus d’un tour dans son sac, les anges n’en ont pas moins de la plume. Celui qui veut défier les exégètes de la littérature, pardon de la Littérature comme il le précise, est bien outillé. Ce maître du verbe joue de son art oratoire jusqu’à l’énième degré, là où commencent les premiers frissons. Déstabilisant.<br /> <br /> Le « clown à particule » s’avère être un morceau de choix pour tigres de rédactions, un cas d’école comme on en rencontre rarement dans une carrière de reporter. Un pigiste averti y regarderait à deux fois.<br /> <br /> Izarra, ça à l’apparence de l’ersatz, de loin ça n’a l’air de rien, de Paris on croit que c’est du toc… Et quand on vient chez lui au Mans pour une interview de près, pour de vrai, alors l’Izarra c’est de l’or en barre ! Foi de journaliste.<br /> <br /> L’animal est prêt. De mon côté, je fourbis mes armes. Ambiance règlement de compte à l’oral. L’interview commence mais c’est lui qui tient la baguette.<br /> <br /> Quand je l’interroge au sujet de cette affaire grotesque du « vrai-faux-Rimbaud » il ne se démonte pas. Ses yeux s’éclairent. Le masque de la sincérité l’habille tout de blanc. Et il a des arguments le renard ! Répondant point par point aux objections émanant de ses détracteurs, il se défend. Avec foi, panache, consistance. De telle façon qu’à mi-parcours de l’interview il est déjà permis de douter de la version officielle. Question de choix. En l’écoutant, intarissable, virtuose, charmeur, parfois excessif, toujours percutant, on se sent plus léger, libre de balancer entre vérité médiatique et doute « izarrien », qualificatif dont il abuse avec jubilation. C’est le cadeau qu’il nous fait : penser par soi-même. Raphaël Zacharie de Izarra est persuasif, il a l’art de soulever des questions que nul n’oserait effleurer.<br /> <br /> POLEMIQUE<br /> <br /> Ses arguments ? Contestables, soyons honnêtes. Contestables et pourtant… Pas tant que cela. Et c’est étrange, et c’est puissant, et c’est passionnant. C’est oui ou c’est non, c’est vrai ou c’est faux. Entre les deux, une infinité de nuances. Toutes déroutantes.<br /> <br /> Izarra a sa place dans la polémique et il tient tête. Il a pris le rôle du bouffon, qui n’est pas le plus facile. Rappelons que le pitre officiel du royaume assénait des vérités cinglantes au roi. Izarra se paye la tête du roi et c’est bien le seul : il n’y a qu’un bouffon dans tout le royaume pour user de ce droit. Les autres se taisent. Lui, il la ramène. Il fabrique du faux pour « mieux dénoncer une autre imposture : celle d’une certaine littérature » dit-il.<br /> <br /> Dans le détail son discours ressemble un peu à cette histoire de fous où l’un soutient que la bouteille est à moitié pleine pendant que l’autre s’évertue à démontrer qu’elle est à demi vide. L’un a tort, les deux ont raison et personne ne peut trancher. Ensuite c’est une question de crédibilité vestimentaire. La « vérité » du porteur de cravate sera toujours un peu plus « vraie » que celle de l’adepte de la chemise à carreaux. Izarra ne porte ni cravate ni chemise à carreaux, il arbore un front vaillant dénué d’artifice, affrontant nu les « cohortes de Bêtise parées de flatteurs, mensongers atours ».<br /> <br /> Même pour un reporter qui a de la bouteille, il serait trop facile de prendre à la légère l’édifice de papier de monsieur Izarra. Pour l’heure tout est théorie, démonstration intellectuelle, preuve par la dialectique et conviction intime. Le sieur Izarra est redoutable quand il s’agit de semer le doute. Et ça prend. A faire trembler les bases du plus orthodoxe des convaincus. Ca prend tellement bien que, séduit par le brillant discours, déjà convaincu mais pas tout à fait prêt à mettre la main au feu tout de même, on ne demande plus qu’à voir.<br /> <br /> ROCAMBOLESQUE<br /> <br /> Voir, c’est ce qu’il nous promet depuis le début de cette affaire décidément rocambolesque… Mais il n’est pas pressé d’apporter de la matière à son moulin à paroles. Izarra brille tant qu’il reste dans ses « hauteurs » abstraites, position stratégique bien commode dans laquelle il a tendance à s’éterniser… Sur la terre ferme son pied est plus glissant.<br /> <br /> Il a le temps pour lui, répète-t-il. «Je n’agis pas dans la précipitation, mon dessein est de plus grande envergure que de nourrir ces poussins de journalistes. Patience ! Au lieu de petit grain sans lendemain vous aurez la grosse pâtée pour l’hiver» confie-t-il, un brin malicieux.<br /> <br /> C’est vrai qu’il cause bien le contradicteur et qu’on serait prêt à se convertir à sa « vérité », à deux doigts du gouffre séparant « l’hérésie médiatique du ciel izarrien »… A condition de donner corps au discours. Bluffant pour ceux qui l’approchent, l’écoutent, le « sentent », simple zozo pour les autres qui n’ont pas eu le privilège d’un tête-à-tête, le personnage a de quoi faire peur.<br /> <br /> La première fois il avait même fait très peur : l’AFP lui reproche un séisme d’ampleur nationale provoqué par ses simples assertions. Pas si zozo qu’il en a l’air le « Zaza » !<br /> <br /> DU TEMPS<br /> <br /> Raphaël Zacharie de Izarra nous demande du temps, encore du temps pour prouver qu’il est l’auteur de cette farce. Mais où est la vraie farce ? Dans le document lui-même qui serait un « authentique faux » ou dans le formidable pouvoir de persuasion d’un mythomane de premier ordre ?<br /> <br /> Sa démarche, se justifie-t-il, est une oeuvre « de long terme, dense, complexe, nécessairement lente ». <br /> <br /> A la lumière de ses propos pour le moins convaincants, irritants, intrigants, presque fascinants, on lui laissera le bénéfice du doute. Mais pas trop longtemps. Pas trop longtemps monsieur Izarra : à la rédaction ils ne rient plus, mais alors plus du tout.<br /> <br /> R.S.<br /> (Le Monde)
R
Rimbaud aujourd'hui serait un vulgaire délinquant de la banlieue de Charleville-Mézières, rappeur, slameur, poète doué et précoce il est vrai, mais encore sodomite dégénéré, personnage douteux, drogué, buveur, paresseux qui aurait d'abord été une petite crapule avant de devenir gros trafiquant de drogue entre la France et le Maroc... Voilà ce qui me semble le mieux correspondre si on transpose avec réalisme la "légende Rimbaud" dans notre époque. Ma vue est honnête, pleine de justesse : nulle illusion romantique ne déforme mon jugement. <br /> <br /> Cessons de lustrer les semelles sales d'un versificateur certes hors du commun quant à la qualité de la plume (lorsqu'il ne délire pas avec des poèmes "charabiatisants") mais qui pour autant ne mérite pas que l'on en fasse ce mythe nourrit d'artifices plus grotesques les uns que les autres.<br /> <br /> Comment peut-on admirer un trafiquant d'armes sans état d'âme qui prône les égarements d'une vie dissolue, les délices de la perdition, l'enrichissement crapuleux ? <br /> <br /> Prôner les hauteurs poétiques, jouer au troubadour éthéré, au rêveur enivré d'éclairs radieux, de fulgurances idéales, voilà pour la théorie chez Rimbaud. Le passage à la pratique est beaucoup plus décevant... <br /> <br /> Quelle incohérence ! Quelle noirceur d'âme ! Évidemment le trafic d'armes, les sordides amours, la fuite en Afrique en quête d'histoires glauques, chez un type comme Rimbaud ça passe pour être d'une grande classe ! Aux yeux de ses sinistres laudateurs cela s'appelle l'aventure, cela s'appelle la noblesse, cela s'appelle le mépris pour le monde bourgeois. Quelle complaisance !<br /> <br /> Ainsi la rime justifierait le crime...<br /> <br /> Ha ! Comme c'est facile d'embellir une biographie quand on a la vue bornée par des fadaises poétiques, quand on est ébloui par de flatteurs apparats !<br /> <br /> Bref, le sexe, l'argent sale, la descente progressive dans les bas-fonds de l'âme, l'hypocrisie, Rimbaud n'échappe pas aux règles du genre crapuleux. Il avait vraiment tout ce qu'il faut pour que des esprits faibles d'un siècle dégénéré lui fabriquent une légende frelatée.<br /> <br /> Raphaël Zacharie de Izarra
R
LA PUISSANCE DE LA BEAUTE<br /> <br /> Le spectacle de la beauté me rend meilleur, plus sensible, plus grand, moins médiocre, quelle qu’elle soit, de la moins évidente à la plus éclatante.<br /> <br /> Du simple caillou -humble et parfait avec ses formes sommaires- au visage de la femme née avec les grâces de sa nature, la beauté me subjugue.<br /> <br /> Alors que la laideur seule m’inspire pitié, dégoût, voire haine, la beauté qui s’affiche aux côtés de la laideur me rend indulgent envers cette dernière : ainsi la femme aux traits méprisables ne sera plus raillée si une créature l’accompagne. Certes je n’aurai d’yeux que pour le cygne, mais dans son ombre l’oiseau déplumé bénéficiera de ma clémence. En effet, je ne crache point au visage des laiderons lorsque dans leur proximité la vision d’un astre retient mon regard : la beauté adoucit mes moeurs.<br /> <br /> La beauté me fait croire à des sommets, elle agit comme un coupe-faim : sous son empire j’oublie les trivialités de ce monde. Je ne songe plus aux soucis du lendemain mais prends conscience de mes ailes.<br /> <br /> La preuve que la beauté est supérieure à la laideur, c’est qu’une femme sans attrait sera toujours moins courtisée qu’une femme vénusiaque. Sur l’échiquier de la Vérité, les dindes seront toujours rattrapées par les gazelles.<br /> <br /> Mes frères les esthètes, toujours chérissez la beauté. Vous les beaux esprits voués aux causes supérieures, sachez chaque jour rendre hommage à la beauté et n’omettez jamais de durement châtier la laideur lorsque celle-ci vous offense. Giflez les laiderons qui à votre vue exposent leur misère sans pudeur ni remords, mais soyez moins sévères envers elles lorsqu’une beauté les accompagne, de la même manière que l’on est plus complaisant face aux grognements de la truie qui allaite : le spectacle touchant des porcelets fait un peu oublier la grossièreté de la génitrice.<br /> <br /> Bref sachez que c’est la beauté et la beauté seule qui sauvera le monde, et non l’infirmité, la bêtise, la bassesse et la hideur.<br /> <br /> Raphaël Zacharie de Izarra
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