Thoreau
Dans le plus pur "esprit de noël", toujours par l'inventeur de ce merveilleux concept, la désobéissance civile:
"I am sure that there is greater anxiety, commonly, to have fashionable, or at least clean and unpatched clothes, than to have a sound conscience."
"La plupart des gens désirent bien plus
avoir des vêtements à la mode; ou du moins propres et sans
raccommodages, que d'avoir la conscience nette."
Henry David Thoreau, Walden.
(plus sur Walden ici)
Courez vite lire l'ensemble du passage que Thoreau consacre à la fâcheuse tendance qu'on les gens de son siècle (!!!) à assimiler autrui aux vêtements qu'il porte, "Every day our garments become more assimilated to ourselves, receiving the impress of the wearer's character", alors qu'il prône l'amour du vêtement rapiécé porté par un homme irréprochable moralement...
Personnellement, j'ai toujours trouvé
politiquement et moralement contestable ce déni du matériel, sans doute
plus facile à défendre quand on a la panse pleine et des vêtements
chauds... Cette pensée a néanmoins l'intérêt de nous amener à nous
interroger sur ce lieu commun que l'habit fait le moine et que le
vêtement est l'expression de qui nous sommes, et donc de ce que nous
valons...
Est-il
pour autant vraiment établi que les gens qui attachent quelque
importance à leur parure sont corrompus et que la fonction première du
beau vêtement est de dissimuler une noirceur morale? (je pose cette
question non sans une certaine angoisse!)
Merci, Anne, pour cette contribution qui sème le trouble!