29 mars 2006
Les lissiers d'Aubusson
Les lissiers d'Aubusson, avec leurs brins de laine,
ont suivi Dom Robert qui lachait ses chevaux,
le vent dans leur crinière, au temps des marjolaines,
et qui les ceinturait de l'or de ses pinceaux.
En cueillant la fraîcheur au bord de la fontaine,
Ils ont volé son âge à leur vieil écheveau,
Et, comme la lumière était leur suzeraine,
Ils ont joint à son fief tout un peuple d'oiseaux.
Ils ont couru le cerf au-delà des bruyères,
Et puisque la rosée, aux lèvres du matin,
délivrait de leur soif la jonquille et le thym,
Ils ont fait à leur tour fleurir une prière
Afin que Dom Robert bénisse entre leurs doigts,
la laine que l'on noue, et le troupeau qui croit.
- Philippe de Chaunac-Lanzac, Au-delà d'un regard (Paris, 1985)
À la lecture de ces vers, je me suis interrogée sur le sens de la phrase "le troupeau qui croit". Dans le texte qui m'a été transmis, le "i" du mot "croit" est un "i" ordinaire, sans accent circonflexe. La réviseure en moi n'a pu s'empêcher de se demander si ç'aurait dû être "croît". J'y vois une espèce de jeu de mot entre la croyance et la croissance, et je n'arrive pas à me décider sur l'intention de l'auteur. À votre avis, le troupeau croît ou croit? Quelle que soit la réalité, je trouve cette réflexion plutôt intéressante!
Merci à Hélène pour cette contribution à la quinzaine de la tapisserie!
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